Journée internationale de lutte contre l’islamophobie
15 Mar 00:00 event_repeat
Until 15 Mar, 23:59 23h 59m

Journée internationale de lutte contre l’islamophobie

Qu'est-ce que l'islamophobie ? L’islamophobie se définit par la peur, les préjugés et la haine envers les musulmans. Ces phénomènes peuvent conduire à la provocation, à l'hostilité et à l'intolérance, qui se manifestent par le biais de menaces, de harcèlement, d'abus et d'intimidation envers des musulmans et des non-musulmans, à la fois dans le monde en ligne et hors ligne. Motivé par une hostilité institutionnelle, idéologique, politique et religieuse qui peut se transformer en racisme structurel et culturel, l’islamophobie cible les symboles et les pratiquants de la religion musulmane. Cette définition insiste sur la corrélation entre les niveaux institutionnels de l’islamophobie et les manifestations de telles attitudes déclenchées par la visibilité de l'identité musulmane perçue de la victime. Cette approche interprète également l'islamophobie comme une forme de racisme, dans laquelle la religion, la tradition et la culture islamiques sont considérées comme une « menace » pour les valeurs occidentales. Certains experts préfèrent l'étiquette « haine antimusulmane », craignant que le terme « islamophobie » ne risque de condamner toutes les critiques de l'islam et, par conséquent, puisse étouffer la liberté d'expression. Mais les droits de l'homme protègent les individus et non les religions. Et l'islamophobie peut également affecter les non-musulmans, en fonction des perceptions de la nationalité, de la race ou de l'origine ethnique. Une épidémie de haine Un rapport récent du Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de convictions, a révélé que la suspicion, la discrimination et la haine pure et simple envers les musulmans ont atteint des « proportions épidémiques ». À la suite des attentats terroristes du 11 septembre 2001 et d’autres actes de terrorisme odieux commis prétendument au nom de l’islam, les soupçons institutionnels pesant sur les musulmans et les personnes perçues comme tels ont pris les proportions d’une épidémie. De nombreux États − ainsi que des organismes régionaux et internationaux − ont répondu aux menaces sécuritaires en adoptant des mesures qui ciblaient de manière disproportionnée les musulmans et ont défini ces derniers comme des personnes à haut risque et susceptibles de radicalisation. S’inspirant d’une conception impérialiste bien ancrée des musulmans, essentialisés comme culturellement « autres » , les lois, politiques et pratiques ont par ailleurs perpétué des stéréotypes et des tropes pernicieux, présentant les musulmans, leur croyance et leur culture comme une menace. Les conséquences pour les droits de l’homme, en particulier pour le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction, ont été brutales. Dans les États où ils sont minoritaires, les musulmans sont souvent victimes de discrimination dans l'accès aux biens et services, dans la recherche d'un emploi et dans l'éducation. Dans certains États, on leur refuse la citoyenneté ou le statut d'immigration légale en raison de perceptions xénophobes selon lesquelles les musulmans représentent des menaces pour la sécurité nationale. Les femmes musulmanes sont ciblées de manière disproportionnée dans les crimes de haine islamophobes. Des études montrent que le nombre de crimes de haine islamophobes augmente fréquemment à la suite d'événements indépendants de la volonté de la plupart des musulmans, notamment les attentats terroristes et les anniversaires de ces attentats. Ces événements déclencheurs illustrent comment l'islamophobie peut attribuer une responsabilité collective à tous les musulmans pour les actions d’une très faible minorité, ou se nourrir d'une rhétorique incendiaire.